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Wwoofing en Autriche – La patte de Poppy

Aventurier à tout poil, je dégaine ma griffe pour partager mon premier billet. Le sujet ?  Le Wwoofing en Autriche, expérimenté en 2019 avec ma famille à 2 papattes. Pour rappel, wwooffer consiste à travailler pour une exploitation agricole en échange du gît et de la nourriture. Ce concept repose sur une vision d’échange et de partage, plutôt que de salaire et de hiérarchie. Alors c’est parti ?

 

Quand ? Du 6 mai au 12 juin 2019

Où ? Dans la région de Styrie

Par étapes : Oblarn, Admont, Dachstein, Graz

 

Pourquoi avoir choisi de faire du Wwoofing ?

Mes bipèdes ont découvert ce mode de voyage lors d’un trajet en Blablacar, il y a maintenant plusieurs années. Leur conducteur du jour, un cultivateur de châtaignes, adhérait au programme français et accueillait régulièrement des voyageurs de tous horizons. La passion et la joie qui transparaissaient les avaient immédiatement convaincu.e : un jour, nous aussi, nous tenterions l’expérience ! L’envie était là, mais les choses ont mis du temps à se mettre en place. Il a fallu un déclic, créé par une situation personnelle et professionnelle favorable pour tout le monde – plus de logement, plus de travail, pas d’argent, whouf else ? – pour nous lancer à l’eau.

Warum l’Autriche ?

Au début, nous avions deux critères principaux : un pays accessible en train, et idéalement dans une langue autre que française, pourquoi pas joindre l’utile à l’agréable ! Pour nous les Suisses, un pays germanophone s’était imposé comme le plus utile + le plus proche. Et au début, notre intention était tout simplement de partir en … Allemagne (allemand, pourquoi faire compliqué). Et puis, ma coupine est venue tout chambouler, comme d’habitude. Amoureuse de Vienne, elle souhaitait faire découvrir cette ville au coupain, et l’idée a fait son bout de chemin. L’Autriche étant un pays accessible et super rural (pratique pour faire du Wwoofing, n’est-ce pas), nous avons pris un abonnement autrichien.

Comment choisir les fermes d’accueil ?

Ce fût un peu la croix et la bannière. Comme mes 2-pattes faisaient une transition végane, nous avons d’abord sélectionné des exploitations végétales dans les régions les plus proches de la Suisse. Hélas, nous n’avions soit pas eu de réponse, soit eu des réponses compliquées (on a même reçu un questionnaire d’une ferme qui voulait s’assurer de nos compétences !). En plus, il était bien entendu essentiel que je m’entende avec les autres poilus du coin. Et moi, je suis parfois difficile (j’ai du goût, moi, que voulez-vous !). Cerise sur la gamelle, le temps jouait contre nous, puisque le duo à 2 pattes devait bientôt partir un mois entier dans un coin d’Asie Centrale sans moi – les vilains ! Pour accélérer le process, mon coupain a décidé de poster une annonce sur le forum, avec mon plus beau portrait. Dès lors, plusieurs familles se sont bousculées au portillon. Évidemment, qui peut résister à mon charme ? C’est ainsi que nous avions trouvé terre d’accueil pendant ce qui devait initialement durer 2 mois.

Comment se préparer au Wwoofing ?

Tout dépend bien sûr de la période et du type de ferme. Pour moi, ça a été facile. Je suis sportif et plein d’entrain. Quant à mes bipèdes, j’ai toujours veillé à ce qu’ils restent en forme, notamment en les tractant pour faire de la marche rapide, plusieurs fois par jour. Autrement, c’est simple : voyager léger, n’ayez pas peur de vous salir, tout le reste peut se régler sur place. Et prenez le train, parce que c’est plus sympa et les sièges sont très confortable (testé et approuvé).

Mais concrètement, sur place, comment ça s’est passé ?

Le programme était le suivant : 4 semaines dans une première ferme à Oblarn, et 3 semaines dans une seconde exploitation à Graz.

Le logement

Niveau gît, on a eu des logements indépendants. Celui d’Oblarn était un vieux chalet entièrement pour nous, à l’ancienne, sans chauffage moderne, ni eau chaude, et WC à l’extérieur (comme d’habitude pour moi, quoi !). On était loin de la famille d’accueil, mais on avait beaucoup de liberté et un grand espace où gambader. À Graz, c’était un petit appart’ à 2 pas de la maison d’accueil, qui n’a pas l’air d’avoir bougé depuis 70 ans. Style total look années 20.

La bouffe

Moi, j’ai eu un super appétit (le grand air, miam !). J’ai mangé des aliments de différentes marques, achetés sur place, kein Problem. Pour mes bipèdes, ce fût plus compliqué. Dans la première ferme, on pouvait acheter ce qu’on voulait en guise de petit-dej’, on avait le repas chaud à midi, et rien le soir. Donc on achetait des provisions pour grignoter en guise de dîner. Et franchement, rien n’était vegan (c’était une ferme 100% traditionnelle). Dans la 2e ferme, c’était café le matin (avec un pain au chocolat industriel hyper sucré), et un repas chaud le soir (parfois à 20h). Rien à midi, et compliqué de faire quoi que ce soit nous-mêmes. Avec la charge de travail qu’il y avait, je peux le dire, mes vaillants bipèdes ont souffert ! Pas pour rien qu’on s’est barré plus tôt que prévu…

Le « travail »

Je mets des guillemets parce que le Wwoofing, ce n’est pas censé être de la main d’œuvre gratuite, mais de l’apprentissage, de l’accompagnement et du partage. Et parce que moi, personnellement, j’ai surtout galopé et supervisé le taffe. Mais concrètement, en mai-juin, le boulot dans ces 2 fermes consistait à faire du nettoyage, du désherbage, du fumier, et rebelote. Dans la première ferme, on donnait aussi un coup de main pour repeindre le vieux chalet et tondre le gazon. Et malgré tout ce qui est dit sur le concept du Wwoofing, ça ressemblait quand même bien à du boulot.

Les horaires

Là, c’est le grand écart, selon les fermes. Dans la première, mes bipèdes bossaient 3 à 5h par jours, 5 jours sur 7, et principalement quand la météo s’y prête. Cool, donc. Dans la seconde, c’était un tout autre style. 6h par jours, 6 jours sur 7, avec la canicule. Wouille.

Le temps libre

Dans la première ferme, on a vraiment bien profité pour découvrir la région, ses montagnes et ses villages. C’était bien chouette, même si la famille n’échangeait pas des masses avec nous non plus. Mais ils nous parlaient de la région, et ils nous ont invité au Dachstein, qui coûtait quand même une patte. Et dans la seconde, au contraire, vu le manque de temps libre, et l’état de fatigue avec un repas par jour, c’était surtout du repos, du repos, et l’ai-je déjà dit, du repos. Et Roland-Garros à la TV (ma coupine est folle des baballes jaunes). Cette famille était bizarre. Au début, elle était aux petits soins avec nous et gros changement d’attitude au bout de quelques jours. On était fliqué, surveillé, culpabilisé parce qu’on demandait un jour de congé, critiqué quand on osait manger un truc à midi, bref c’était devenu tendu. Mes bipèdes étaient à bout, mais on n’osait pas partir non plus, même si en principe, au wwoofing, il n’y a pas d’engagement. En fait, c’est la famille elle-même qui a provoqué le branle-bas, en piquant une crise pour une raison infondée. Ni une ni deux, nous avons remballé nos affaires et pris la porte. Et hop, tschüss !

Et du coup, le bilan ?

En 5 mots, notre expérience du Wwoofing fût :

  • Originale : tout le monde n’a pas l’occasion de courser des moutons. Une expérience de woof!
  • Isolante : on n’a pas eu énormément d’échanges avec les familles. On sentait qu’on n’était que de passage, malheureusement. Et le fait que ma coupine maîtrise très mal l’allemand n’y est sûrement pas pour rien. Mais cet isolement fait aussi du bien : on se recentre, on redécouvre l’essentiel, on apprend sur soi.
  • Affamante : dans la 2e ferme, mes bipèdes ont clairement perdu du poids. Pas facile. Avant de partir, on n’avait pas déterminé ou négocié les conditions de travail à l’avance. Erreur de débutant !
  • Enivrante : pas mal d’alcool digéré, mais heureusement, je veille.
  • À refaire : peut-être dans un autre pays, avec des conditions mieux définies et mieux protégées (on a découvert – trop tard et sur place, évidemment – que l’organisme français définit clairement le nombre d’heures de boulot, contrairement à son pendant autrichien).

Voilà un petit retour sur notre expérience. Again, rappelons-le, il s’agit que de notre vécu… Sur ce, je vais piquer un petit roupillon. Au plaisir !

Poppy de la Vega

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