société

(Im)mobile

Réflexions du 22 mars 2020

Voyager autrement. Voyager depuis chez soi, voyager en soi… Dans les circonstances particulières que nous vivons, le confinement interroge. Où se trouve donc la véritable mobilité ?

Alors que le voyage s’est grandement démocratisé depuis quelques décennies – du moins pour une frange privilégiée de la population – , pourquoi voyager ? Que recherchons-nous dans ce mot magique ? Les motifs paraissent aussi divers que les personnes : se reposer, découvrir une autre culture, s’épancher devant d’autres paysages… Pour enjoliver un CV ou pour se présenter positivement dans la sociabilité, la mobilité est devenue, à bien des égards, un impératif. Voire une urgence, dans ce siècle qui appelle à la frénésie.

Et pourtant. Partir ne signifie pas renaître, voyager n’égale pas apprendre. Se trouver de l’autre côté n’assure pas la mobilité, se tenir de ce côté ne signifie pas être enfermé. Au contraire, l’équation mérite d’être questionnée. La bella vista, le vent de l’aventure, le goût de la découverte, n’est-il pas possible de les cultiver autrement ? Lire, réfléchir, aimer, échanger : autant de facettes et de couleurs pour un chemin intérieur. Mobile ou immobile, où se situe la frontière ?

Et enfin. Le monde qui s’ouvre devant nous se dessine toujours, dans toute sa beauté. Et face à sa lumière éblouissante, l’abîme humain. Miroir éclairant, miroir déformant. Il invite à saisir ce temps précieux de confinement pour mieux regarder par la fenêtre, fenêtre sur le monde et fenêtre sur soi. Il invite à entreprendre un voyage intérieur, pour mieux cerner nos choix et nos angoisses, notre lumière et notre obscurité.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *