société

2021 – 2022

L’année est une drôle de catégorisation humaine. De janvier à décembre se dessine une sorte de boucle, qui nous indique un début et une fin, et nous intime de faire un « point ». Pour en déterminer le positif, le négatif, et les objectifs à venir. Rite un peu artificiel, sans aucun doute, mais aussi porteur de sens lorsqu’on décide de l’embrasser. Rarement avons-nous le temps – un luxe ! – de regarder un peu en arrière, un peu en avant, avec bienveillance et sérénité.

2021 est décidément une année particulière. Plongée dans le Covid de A à Z, avec de maigres éclaircies, cette année est marquée d’un sceau symbolique pour nous. D’abord, elle a symbolisé les 10 ans de notre relation. Est-ce que ce « seuil » rend notre relation plus stable, plus définitive ? Rien n’est moins sûr. Il est amusant de penser à quel point les relations peuvent être fragiles, même lorsqu’elles s’ancrent dans leur sécurité et leur continuité. Heureusement, on a passé le cap, dirait-on. Au moins, on persévère, dans la même direction, et chaque jour nous tentons de continuer à construire une histoire viable.

2021 a aussi vu arriver un nouveau membre dans la famille Carapasses. Stitch, débarqué des rivages grecs, s’est constitué une place de choix sur notre canapé. Depuis, ce chien chanteur élégant n’a cessé de continuer son chemin, patte à patte, de se dépasser et de s’acclimater. Bon point pour lui : il a déjà fait ses premiers pas dans la neige et il s’y est donné à cœur joie.

Enfin, 2021 est un moment de « sortie » : de la vie estudiantine, d’une humeur trouble, de relations toxiques et d’un habitat anxiogène. Comme tous les moments de transition, l’année a été rude à sa manière, rythmée de haut et de bas, de stress, de crises et de prises de tête. Une seule résolution, pour la nouvelle année, résume tout ce à quoi nous aspirons actuellement : de la sérénité.

 

Et le voyage, dans tout ça ?

Malgré le Covid, 2021 nous a offert de jolis plaisirs voyageresques. Au moment de faire le point, on remarque que depuis plusieurs années, notre mode de voyage a changé, indubitablement. Depuis les premiers week-ends énergiques de nos 18 ans, nous avons appris à ralentir. Au lieu de centres urbains, piétinés à coups de séjours surchargés, nous avons dévié le regard sur la nature, les petits villages anonymes, les coins au milieu de nulle part. Le cadre bucolique impose la redécouverte de « l’anodin ». Au lieu du spectaculaire, c’est ce qui enchante le quotidien que le voyage nous invite à admirer. Et puis, le ralentissement se trouve aussi dans la vitesse, et c’est dans cette démarche que s’inscrit la Via Francigena. Au lieu des grandes amplitudes, nous retrouvons le rythme lent, dicté par la force de nos pas. Plutôt que d’enchaîner les hauts lieux touristiques, nous redécouvrons ce qui fait la réalité sociale : les déchetteries à portée des espaces urbains, la banlieue pavillonnaire, les champs déserts. Tout ce qui habituellement est caché aux yeux étrangers.

Dans la même lignée, nous avons appris à raccourir. À la place des kilomètres avalés en avion, nous explorons les alentours, l’Ain, la Suisse. Suffisamment loin pour « changer d’air », suffisamment proche pour que le nom de notre village fait encore écho. Parce qu’à présent, nous intégrons davantage les « cocos », ces poilus qui ont envahi notre vie. À l’approche de la trentaine, force est de constater qu’on commence à voyager « en famille ». Voilà venu l’âge de la responsabilité ?

 

Quid pour 2022 ?

Tout changement s’inscrit dans un mouvement, entre rupture et continuité. En réalité, ce chemin-là s’est entamé depuis longtemps. Un regard différent, une intention renouvelée. 2021 s’inscrit dans cette danse, même s’il a involontairement renforcé cette démarche en imposant de nouvelles contraintes sanitaires. Ralentir et raccourcir, ce ne sont pas des renoncements. Au contraire, c’est inviter à repenser la voie empruntée, et à réajuster ses pas en conséquence.

Le parcours s’annonce donc similaire en 2022. Il n’y aura ni planification folle ni objectif ambitieux, seulement la poursuite de cette intention : voyager qualitativement, redécouvrir le local, dans une approche consciencieuse et inclusive. Avec une contrainte, majeure : 2022 marquera le retour d’une relation à distance. Pour des raisons professionnelles, l’océan Atlantique nous séparera durant 6 mois. Autour de cette distanciation, nous tenterons de construire nos rites, nos moments, nos petits séjours paisibles. Pas de grandes destinations folles, seulement de douces excursions, qui invitent à la marche, à la paix, et pourquoi pas, à la culture si l’appel urbain se fait sentir.

Avec un souhait majeur : embrasser cette année, contrairement à la dernière, avec toute la sérénité possible… Bonne année !

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